lundi 2 avril 2012

Never Say Never again

Le Transall Zoulou X-Ray du Touraine, montre sa capacité à poser sur terrain sommaire pour aller chercher les civils menacés (photo : Jean-Marc Tanguy).

La France va-t-elle rester militairement absente de la crise malienne, comme semble le laisser entendre son ministre des affaires étrangères ? Difficile à croire, avec 5.000 Français dans la place, et des lignes aériennes civiles qui ne semblent pas suffisamment armées pour évacuer ce flot de ressortissants dans les temps nécessaires pour faire face à l'urgence.
Traditionnellement, dans ce genre de cas, la France met en alerte le banc et l'arrière-banc de ses avions blancs. Mais même en mettant en suspens les relèves actuellement en cours sur les théâtres, et en partant du principe que les A310 et A340 sont en état de voler, il faudrait plusieurs jours d'activité, et profiter des ressources privées. Ou faire appel à des avions plus tactiques.
La dernière RESEVAC effectuée en Afrique fut réalisée en mars-avril, en Côte d'Ivoire (1). Il y un an tout juste. Une fois de plus, l'armée de l'air et les militaires sur place, conventionnels et spéciaux, avaient évité de gros soucis à des ressortissants.
L'intérêt de ces rotations : on peut amener des troupes à l'aller, et repartir avec du ressortissant à la place. On peut brouetter vers un pays riverain, pour gagner du temps.
Car si la situation venait brusquement à s'aggraver au Mali, il faudrait donc sécuriser les Français restant sur place. Guépard et prépositionnés (2) doivent vraisemblablement revoir leur géographie locale, au cas où.
Pas besoin de le rappeler, le Mali est, par-delà les péripéties du moment, le pays qui héberge des groupes djihadistes (notamment AQMI), et sans doute, six otages Français. Dans l'anarchie ambiante, les mêmes pourraient bien être tentés de continuer leur marché.

(1) comme je le rappelle dans le hors-série opex 2011 de RAIDS, l'armée de l'air évacua alors 2.397 ressortissants de 51 pays, dont 1.617 Ftançais. 56 missions furent réalisées, à l'époque par le COTAM, entre ressortissants, fret et injection de renfort.
(2) des soldats français sont basés dans trois pays riverains du Mali.