vendredi 25 mars 2011

Familles, patriotes, photographes : tous suspects ! (actualisé)

Le manque de discernement des services de sécurité pourrait parfois prêter à sourire, si, de temps en temps, il ne prenait pas un tour tragi-comique. Des dizaines de personnes, et notamment des familles qui sont venus voir les leurs quitter le tarmac de Landivisiau, de l'autre côté du grillage, dimanche, ont dû prestement décamper sous l'injonction de marins de la base aéronavale. "Des fusiliers marins sont arrivés avec l'ordre de faire dégager tout le monde et de relever les noms des spectateurs ainsi que le numéro de leur voiture... explique l'une des personnes qui a eu a subir cette désagréable attention.
"J'ignore bien sûr quel est le personnage qui a eu cette idée, que je trouve particulièrement lamentable. Voilà comment sont traités des citoyens français qui viennent encourager leur armée ! D'autant plus que la plupart des spectateurs étaient des parents proches de ces pilotes ou des personnels embarqués sur le Charles-de-Gaulle… Attitude déplorable des autorités, et qui n'est pas nouvelle. Ce n'est pas ainsi que le soutien aux armées pourra se développer en France".
L'attitude est assez étonnante, la marine n'ayant pas la réputation de faire aussi peu de cas de ses familles, et des Bretons.
Des spotters qui photographient régulièrement les avions décollant de la base de Reims ont vécu une expérience similaire, la semaine dernière, et ont eu droit, eux, à la gendarmerie de l'air, qui s'est montré apparemment plus diplomate, mais a aussi demandé à ces photographes éclairés de plier bagage, pendant qu'une énigmatique patrouille de Mirage F1CR prenait l'air (bigre, quel secret...).
Prenez garde, donc, en regardant les images et films de l'ECPAD diffusés sur vos télés, peut-être sont-ils, eux aussi, classifiés.
Pour sa part, le Sirpa Marine estime qu'il "n'y avait pas de famille(s)" à cet endroit-là, par ailleurs "interdit par panneaux car situé dans une zone dangereuse". Un "goûter" avec les familles avait aussi été organisé dans les locaux des flottilles, ajoute-t-on.