jeudi 14 janvier 2010

Haïti : début des mauvaises nouvelles


Alors qu'une société du Cantal dit avoir parmi ses salariés les deux premiers morts Français d'Haïti, on est sans nouvelles, 36 heures après le tremblement de terre, de deux de 31 gendarmes français déployés dans l'île. Pour le moment, cette nouvelle n'a pas de caractère définitif, même si elle est, évidemment, particulièrement inquiétante : dans une telle situation, le premier réflexe est de donner des nouvelles, et de regagner la base.
Une soixantaine de Français ont déjà été rapatriés d'Haïti sur la Martinique, a indiqué le ministère de la Défense, ce matin. Quelques minutes plus tard, le Premier Ministre lui-même indiquait un chiffre plus précis de 71 compatriotes. Comme ce blog le prévoyait, les Casa 235 de l'ETOM "Antilles" tournent à plein, tant que la garantie de pouvoir faire atterrir, en toute sécurité et en toute sûreté, un A310, n'est pas obtenue. L'armée de l'Air a semblé très dubitative dès le départ, et ne semble pas avoir changé d'avis.
Dans la mesure où elle dispose de trois Casa pour brouetter fret et pax, il n'y a pas, de toute façon, d'urgence extrême.
Les renforts français devraient continuer d'affluer dans les heures qui viennent, avec le départ d'un gros porteur supplémentaire d'Istres embarquant fret, sécurité civile et une vingtaine de marins-pompiers de Marseille, une équipe à dominante médicale. De par leur quotidien, les personels médicaux de la marine ont une expertise en médecine d'urgence et débrouillardise, qui est utilisé aussi bien en mer qu'en Afghanistan.
En fin d'après-midi, le chef des armées réunira plusieurs de ses ministres, dont le Premier et celui de la Défense, pour faire le point sur les renforts de première urgence. Entre autres capacités, on pense au tout nouveau hôpital militaire de camapgne (HMC), l'équivalent d'un petit rôle 3. Qui n'a encore jamais servi : il avait été présenté à Hervé Morin, à Monthléry, il y a quelques années.

Le + du Mamouth :
La Nato Response Force (NRF) pourrait être activée dans ce cadre humanitaire, puisque les deux seules fois où elle l'avait été, en 2005, avait été, précisément pour intervenir dans le sud des Etats-Unis, après Katrina, et pour un tremblement de terre, au Pakistan. Curieusement, il ne semble pas en être question, pour le moment. Alors même que l'on parle d'un des pays les plus pauvres du monde. L'intérêt de la NRF est de disposer de capacités réservées, donc immédiatement disponible, dans les trois secteurs (Air, Terre, Mer). Actuellement, la marine et l'armée de Terre françaises sont en charge du secteur amphibie de la composante navale, leadée, elle, par l'Italie: une fois le petit aéroport de Port-au-Prince totalement congestionné, le seul recours sera sans doute d'arriver par la... mer.

Notre photo : les Marins du BMPM avant leur départ (crédit : marine nationale)
Post-scriptum de 18 heures :
Les 38 policiers déployés en Haïti avant le séisme sont tous indemnes.