mercredi 30 septembre 2009

Never Say Never Again

Mauvais produit, ou mauvaise "séquence" ? Sans doute un peu des deux. Quand TTU sort, il y a quelques mois, que la France élimine le Milan ADT-ER, l'info prend de court -on ne l'attendait pas si tôt-, mais ne surprend pas. Quelques semaines plus tôt, une mission de l'EMA, menée par un colonel, est allée en Israël, là où est fabriqué le Spike. De là date la conviction qu'ont certains que l'EMA est acquis au Spike, comme l'EMAT.
Comme pour le confirmer, lors des rencontrés armée-industrie, à Satory, au printemps, on compte beaucoup de militaires de l'armée de Terre sur le stand Rafael. Il est vrai que MBDA, alors que son missile est attaqué de toutes parts, n'a même pas jugé bon d'exposer. Aveu d'échec, ou pas, les opposants au Milan appuient là où cela fait mal.
En pure perte, car l'armée de Terre ne prendra pas de Spike, au final, mais du Javelin, la munition la plus chère des trois. En tout cas dans un premier temps, pour remplir ce qu'elle estime être un déficit capacitaire actuel, en Afghanistan.
Curieux, car malgré un épisode un peu pénible (le vol d'un poste de tir et de ses munitions, à l'été 2008), le Milan reste une munition très régulièrement utilisée, en Afghanistan. Les chasseurs alpins de la TF Tiger en ont été les plus grands consommateurs, selon nos informations, particulièrement pendant la bataille d'Alassay.

Le QCM du Mamouth :
Plusieurs explications, pas toutes également convaincantes -je vous laisse le choix dans ce QCM- auront présidé au choix du Javelin :
A- le tireur est protégé au départ du missile...
B- ... et même après, grâce à l'autodirecteur IR, il ne s'expose pas aux tirs ennemis.
C- le Spike est israélien, et sa provenance semble avoir joué contre lui, en tout cas, le risque des "qu'en dira-t-on". Un risque alimenté, ces derniers temps, par les questionnements de clients arabes de l'industrie française d'armement (cf un confidentiel récent paru dans Air&Cosmos). De plus, difficile de produire en France du Spike, en cas d'embargo sur Israël. Sa disqualification -temporaire ?- serait donc autant, sinon plus diplomatique et économique, que technico-opérationnelle.
D- Le Javelin est américain, c'est une preuve donnée que la France qui a réintégré l'OTAN peut acheter américain, comme les Américains peuvent acheter Français.