mardi 28 avril 2009

Les carences françaises, selon le général Gaviard


Avec son acuité légendaire, l’ancien patron de la défense aérienne française, Jean-Patrick Gaviard, a fait remarquer ce matin (1) que la réflexion sur le SEAD (suppression of ennemy air defense) n’avait pas progressé en 10 ans. A la sortie du Kosovo –Gaviard commanda les moyens Air français- cette capacité faisait partie de la démarche européenne ECAP visant à identifier et réduire les lacunes capacitaires. Pendant ce même conflit, Américains et Européens firent grande consommation de missiles Harm, « pas très efficaces » se souvient Gaviard, sans peu d’effet sur des missiles serbes très mobiles, aux servants particulièrement aguerris.
Parmi les pistes possibles, une version antiradar de l’AASM, envisagée dès l’origine du programme mais toujours pas financée, pas plus qu’un pod de brouillage offensif, un autre retex du Kosovo.
Pour l’ancien patron du CDAOA, il est aussi urgent pour la France de penser sa doctrine antimissiles et les centres de commandement associés, alors que la thématique, poussée par les Américains dans l’OTAN, risque de se faire sans elle. Ou sans ses industriels.

(1) Lors des rencontres Défense et Sratégie intitulées « France-OTAN, quels impacts sur les forces aériennes françaises », qui se déroulaient toute la journée à l’assemblée nationale. Le général Gaviard a créé en janvier 2007 une société de conseil, ADEFSYS. Il est aujourd’hui conseiller à l’OTAN en tant que « concept developer » et « senior mentor ».

Notre photo : l'AASM, sous Rafale (crédit Sirpa Air).